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CSRD – Et si on se focalisait sur le développement durable de la valeur au lieu de se noyer dans le reporting ?

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CSRD – Et si on se focalisait sur le développement durable de la valeur au lieu de se noyer dans le reporting ?

1. Et si on se rappelait le pourquoi avant de s’enliser dans le comment ?

Applicable depuis le 1er janvier 2024, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier. Les entreprises concernées ou qui vont bientôt l’être se sont lancées dans la construction laborieuse de leur matrice de double matérialité et dans la quête effrénée d’indicateurs de reporting.

Que d’énergie dépensée ?

Mais pour quel objectif ? Quelle valeur ajoutée ? S’agit-il uniquement de se conformer à une nouvelle réglementation par peur des sanctions (exclusion des marchés publics, 30000€ et 2 ans d’emprisonnement du dirigeant pour absence de certification des informations en matière de durabilité, voire 75000€ et 5 ans d’emprisonnement pour entrave à la certification des dites informations…) ?

Il nous apparaît vital de remettre du sens dans cette démarche et d’accompagner les entreprises à mieux se l’approprier pour en tirer un maximum de valeur.

Quel sens ? Quelle valeur en attendre ?

Nous sommes convaincus que l’analyse de double matérialité peut être un exercice au service de la vision stratégique et de la croissance durable de la valeur de l’entreprise.
En travaillant toute à la fois sur les risques et les opportunités des enjeux ESG, l’organisation s’anime sur la protection de sa valeur et sur son développement en prenant en compte l’ensemble de sa chaîne, les hommes et les écosystèmes qui y contribuent.

Cette approche systémique, si elle apparaît vertigineuse au premier abord, constitue un formidable levier pour identifier des zones d’exposition et de nouvelles sources de différenciation et de croissance par rapport à ses concurrents.

Elle permet également d’accroitre sa valeur auprès de ses clients, ses investisseurs et ses employés qui ont de plus en plus d’attentes en la matière.

Notre conseil : saisissez vous de cet outil pour en faire un levier de transformation stratégique de votre entreprise !

 

2. Comment s’y prendre pour être efficace ?

L’EFRAG a défini les standards de reporting en matière de durabilité, les normes « ESRS ». Basées sur les 3 piliers de la RSE, celles-ci se décomposent en 12 thématiques, dont 2 transversales, 5 environnementales, 4 sociales et sociétales et 1 gouvernance. Elles sont elles-mêmes décomposées en dizaines de sous-thématiques et de sous-sous-thématiques, 82 exigences de divulgation et près de 1200 informations 😨

Soyons honnête, il y a de quoi se perdre !

Quelle démarche mettre en œuvre pour y parvenir ? Quelle organisation projet déployer ? Comment s’assurer de la pertinence du résultat et éviter de recommencer de zéro chaque année ?

Face à la complexité de l’exercice, il nous semble essentiel de remettre au plus vite du pragmatisme dans la démarche et de faire en sorte que l’entreprise s’en saisisse pleinement pour l’ancrer dans une boucle d’amélioration continue.

 Quelles étapes ? Quelles bonnes pratiques ?

Structurer une taskforce regroupant les principales Directions concernées par la démarche afin de valider les seuils de matérialité, d’animer les contributeurs et de définir la gouvernance.

Repartir de la cartographie des risques et de son analyse de matérialité simple, tant en termes de référentiel d’évaluation qu’en termes de démarche et d’identification des parties prenantes.

Cartographier la chaîne de valeur, les acteurs, leurs écosystèmes et leur localisation en tirant parti de ce qui a d’ores et déjà été engagé sur les enjeux clés liés aux émissions de GES, aux droits humains et aux impacts environnementaux.

Collecter et analyser les données, évaluations et études issues de vos propres initiatives, des travaux conduits par les acteurs du secteur, les ONGs, les scientifiques.

Déployer une approche bottom up et top down en mobilisant les différentes BUs, le COMEX, les parties prenantes internes et externes.

Notre conseil : préparez le terrain au maximum en adaptant les questions à votre activité et en partageant largement l’état de l’art pour sensibiliser et aider les contributeurs !

 

3. Et après ? Que fait-on des enjeux matériels ?

Une fois l’analyse de matérialité effectuée le travail ne fait que commencer. Les entreprises vont devoir se structurer pour reporter sur leurs enjeux clés et améliorer leur performance d’année en année.

Encore du reporting ! 

Quel usage concret en tirer ? Quels leviers activer pour en dégager une réelle valeur ajoutée ? Comment animer l’ensemble de la chaîne de valeur ?

Il nous apparaît essentiel d’aligner l’ensemble des démarches, des fonctions et des parties prenantes clés pour piloter selon des indicateurs pertinents.

Quels chantiers ? Quels outils déployer ?

Pour la plupart des entreprises nombre de chantiers sont déjà lancés depuis plusieurs années, qu’il s’agisse de la réduction des émissions de GES, la lutte contre la corruption, la protection des données privées, la préservation de l’environnement, les démarches d’éco conception ou encore la santé et la sécurité des employés.

La CSRD pose un double défi : mesurer les résultats de ces actions et leur déploiement sur la totalité de la chaîne de valeur. Les entreprises qui ont eu à mettre en œuvre le devoir de vigilance sont conscientes de la difficulté que cela peut représenter dans un monde ou les chaînes de valeurs sont particulièrement complexes et mondialisées.

Pour y répondre il est nécessaire de :

– Mobiliser les directions opérationnelles : d’une part les achats pour déployer des actions en lien avec la CS3D et travailler à aboutir à un impact positif sur la chaîne de valeur amont, et d’autre part l’ingénierie pour concevoir des produits éco conçus, des process moins émetteurs et accroitre la circularité

– Déployer un outil de reporting adapté pour gérer la complexité générée par ces nouvelles exigences : pour faciliter la collecte et la consolidation de grands volumes de données, hétérogènes par nature, provenant de sources diverses, internes et externes, mais aussi leur traçabilité, leur historisation et l’automatisation de la production d’indicateurs.

Notre conseil : responsabiliser les opérations et fonctions support et connectez les directement aux outils de suivi ! 

 

KYU conseille les directions RSE, Finance, RH, Juridique, Risk Management, Conformité, Audit Interne… pour les aider à repositionner la démarche CSRD au bon niveau d’enjeu auprès de leur COMEX, et pour les accompagner, depuis l’analyse jusqu’au reporting et au-delà dans l’animation concrète des transformations de leurs opérations qui en découleront.