Lors de la crise sanitaire, des travailleurs et travailleuses ne faisant pas partie du corps médical, ont poursuivi, sur site, leur activité pour assurer les services essentiels de notre société. Ces aides à domicile, agents d’entretien, caissiers et caissières… ont été appelées métiers de la 2ème ligne.
10 secteurs économiques représentent particulièrement ces emplois : l’action sociale sans hébergement, le transport terrestre, l’enquête et la sécurité, le commerce de détail, les travaux de construction spécialisés, les services relatifs aux bâtiments, les industries alimentaires, l’entreposage et services aux transports, la collecte, traitement et élimination des déchets, la culture et production animale. Ils comptent en moyenne 45% de salariés de la 2ème ligne et représentent deux tiers des emplois de la 2ème ligne (2,9 millions de salariés).
Malgré un déficit des conditions de travail (faibles rémunérations, temps partiels…) les tensions au recrutement dans ces secteurs sont en moyenne inférieures au niveau national. La forte disponibilité de la main-d’œuvre et la forte adéquation entre formation et emploi limitent en effet ces tensions.
Des disparités de situation et de dynamique existent toutefois d’un secteur à l’autre :
– Des secteurs déjà en tension pourraient voir leurs difficultés s’intensifier avec la hausse des recrutements (action sociale sans hébergement, travaux de construction spécialisés, transports terrestres, commerce de détail) ;
– Des secteurs dont les recrutements augmentent de manière plus limitée devraient voir leurs tensions s’équilibrer (industrie alimentaire, enquête et sécurité, services aux bâtiments) ;
– Des secteurs ont des niveaux de recrutement inférieurs à ceux d’avant crise et pourraient voir leurs tensions diminuer (entreposage et logistique, culture et production animale, gestion, traitement et collecte de déchets).
Des facteurs de risque pourraient générer une hausse des tensions :
– À court et moyen terme, la flambée des prix du carburant entraîne une hausse des frais kilométriques pouvant générer une baisse de la main-d’œuvre disponible et une intensification des tensions notamment sur les métiers de l’aide à domicile et de la sécurité.
– À horizon 2030, l’intensité des besoins en recrutement devrait croître sur les métiers d’aides à domiciles, d’agents d’entretien, chauffeurs, d’ouvriers du second œuvre, d’ouvriers de la manutention et de vendeurs qui sont parmi les 15 métiers qui compteront le plus de postes à pouvoir en 2030 (source Métiers 2030, France Stratégie et Dares).
Retrouvez ici notre analyse complète :
Baromètre KYU sur les tensions au recrutement – Métiers de la deuxième ligne – Edition mars 2022
Principales réalisations
- Évaluation des tensions au recrutement et de leurs origines avant la crise sanitaire
- Analyse de la dynamique des tensions après la crise sanitaire
- Identification des risques pesant aujourd’hui sur ces métiers et ces secteurs
Chiffres clés :
4,6 millions : le nombre de salariés occupant des métiers de 2ème ligne
10 secteurs : concentrent 2/3 des emplois des métiers de 2ème ligne
18% : les tensions au recrutement sont en moyenne inférieure de 18% à la moyenne nationale
Entre +14% et +67% : l’augmentation des offres d’emploi publiées entre 2019 et 2021 sur les secteurs de l’action sociale sans hébergement, des travaux de construction spécialisés, des transports terrestres et du commerce de détail