S’il est un sujet qui fait généralement preuve d’une inertie importante dans les entreprises, c’est bien celui des Assurances de Personnes. Mêmes assureurs, courtiers et gestionnaires depuis des décennies, des usages de la profession érigés en dogmes qui anesthésient la réflexion, l’acceptation comme d’un fait accompli des augmentations annuelles de taux pour plein de raisons forcément bonnes alors même qu’elles pèsent sur les finances de l’entreprise et celles de ses salariés… bref on est plus souvent dans le monde d’avant que dans celui d’après lorsque l’on se penche sur ces sujets.
Pour autant il s’agit là d’un élément essentiel d’une politique « rémunérations et avantages sociaux » performante (« Compensation & Benefits »). Si les assurances collectives complémentaires constituent un poste de dépenses important pour l’entreprise (de l’ordre de 4% de la masse salariale en France), elles sont aussi un levier d’attraction et de fidélisation des salariés sous-utilisé.
Dans le contexte actuel d’inflation des dépenses de santé, de complexification des réglementations, d’évolution des politiques publiques, de concurrence croissante entre les acteurs, de digitalisation des offres… les assurances de personnes augmentent à la fois les risques et les opportunités pour les DRH.
En France, le marché des assurances de personnes connaît une période difficile. D’une part les nombreuses évolutions législatives et le désengagement de la Sécurité Sociale font peser sur les contrats collectifs une charge de plus en plus importante (augmentation des rémunérations de certains professionnels de santé, transfert des dépenses dentaires…). D’autre part, l’augmentation des actes médicaux après la COVID et l’inflation générale viennent impacter l’équilibre des régimes Santé.
Dans ce contexte, le marché de l’assurance continue d’appliquer des majorations importantes (+10% en moyenne en 2024 pour les contrats collectifs selon une enquête de la Mutualité française).
En parallèle, après 3 ans de maintien, le Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale (PMSS), base de calcul des cotisations Santé, a connu des évolutions importantes (+ 6.9% en 2023, +5.4% en 2024) accentuant l’augmentation des coûts tant pour l’employeur que pour les salariés.
A l’international, le marché de l’assurance de personne ne se porte pas mieux avec une inflation médicale qui a atteint des records en 2023 (~10% en moyenne) et qui devrait se poursuivre en 2024 avec un léger ralentissement même si certaines zones sont plus impactées que d’autres (Amérique Latine, Afrique, Moyen-Orient). Bien que la tendance soit légèrement à la baisse, tous les acteurs du secteur sont d’avis que le coût des assurances de personne va continuer à augmenter sur les prochaines années.
Dans ce contexte, l’intérêt de se pencher sur les contrats Santé et Prévoyance est primordiale, notamment pour deux raisons :
- Au-delà du coût « technique », qui peut être optimisé en recherchant la mutualisation des risques au travers de différentes solutions (pool, GUP, captive), les coûts associés à la gestion et au courtage ne sont que très rarement challengés alors même qu’ils augmentent de manière mécanique avec l’augmentation des cotisations.
- L’obtention d’une vision globale des couvertures en place et des coûts associés dans le cadre d’une approche de Global Benefits Management (GBM) permet de mieux piloter la gestion des assurances de personnes mais également de travailler sur la marque employeur et d’améliorer l’attractivité (mise en place d’un socle de couverture minimum par exemple), enjeu d’autant plus important dans les secteurs en tension.