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Le Conseil en Evolution Professionnelle : un déploiement réussi et une logique partenariale à renforcer

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Le Conseil en Evolution Professionnelle : un déploiement réussi et une logique partenariale à renforcer

Alors que le Conseil en Evolution Professionnelle* fête ses 10 ans (publication du premier cahier des charges en 2013) et qu’un nouveau marché de quatre ans vient d’être lancé auprès des opérateurs régionaux du service, France compétences a organisé le 12 juin un webinaire destiné à dresser le bilan du dispositif et à en dessiner les principales perspectives.

Le cabinet KYU, qui a été chargé de mener les campagnes d’audit du service entre 2020 et 2023, a développé une bonne connaissance du dispositif et de son maillage territorial, et suit de près ces évolutions.

*NB – Le conseil en évolution professionnelle (CEP) actifs occupés est un service public d’accompagnement et de proximité, confidentiel et personnalisé. Financé à 100%, il s’adresse à tous les salariés et travailleurs indépendants qui souhaitent faire le point sur leur situation professionnelle.

Quatre ans après le lancement officiel, un bilan très positif

France compétences, en charge d’organiser et financer le CEP actifs occupés après l’adoption de la loi Avenir Professionnel en 2018, a désigné 18 opérateurs pour délivrer le service auprès des salariés et indépendants dans l’ensemble des régions françaises. Malgré l’ampleur des défis posés par son déploiement, intervenu juste avant le début de la crise du covid, le bilan du CEP est jugé très positif, avec :

  • Un bon maillage territorial(plus de 700 sites et permanences en France métropolitaine et dans les DROM) ;
  • Un recours important (575 000 bénéficiaires en tout, avec un record de 176 000 personnes atteint en 2023) et en augmentation constante (+ 18% chaque année depuis le lancement) ;
  • Un haut niveau de satisfaction des bénéficiaires, qui saluent largement sa qualité (93%) et son utilité (87%).

Des ambitions renouvelées pour le prochain marché

Le début de l’année 2024 marque une nouvelle phase de déploiement du CEP, dont « l’identité » a été légèrement revue afin de faciliter l’identification du service et des organismes qui le dispensent par les bénéficiaires. Ainsi, si les prestataires retenus sont globalement les mêmes qu’en 2019, le dispositif renommé « Mon CEP » est désormais délivré sous la marque Avenir Actifs, avec un site internet unique pour tous les opérateurs du service dans l’ensemble des régions françaises.

 

Deux enjeux demeurent centraux : la poursuite du développement du recours au CEP, et la garantie continue de sa qualité et de son utilité pour les bénéficiaires. En outre, Geoffroy de Vitry, haut-commissaire à l’Enseignement et à la Formation professionnels, souligne le rôle de « colonne vertébrale de l’accompagnement public » que peut jouer le CEP, complémentaire avec d’autres dispositifs publics ou même privés, et levier potentiel de promotion des métiers en tension à développer fortement. A ce titre, les partenariats menés par France compétences et par les opérateurs Avenir Actifs sont primordiaux et constituaient l’un des principaux thèmes du webinaire.

France compétences a ainsi annoncé un changement de sa posture vis-à-vis du CEP, avec une gouvernance renforcée pour améliorer le pilotage unifié du service, faciliter la coopération entre les opérateurs et avec leurs partenaires, mais aussi jouer un rôle national plus affirmé dans le paysage orientation-emploi-formation-travail.

 

Le renforcement des partenariats aux niveaux national et local, axe prioritaire de développement et fluidification du service

Le webinaire a mis en lumière la richesse du réseau de partenaires du CEP, relais indispensables pour promouvoir le dispositif et orienter les bénéficiaires potentiels vers les bons opérateurs, ou encore faire le lien avec les secteurs les plus en tension sur le territoire. Si les partenaires diffèrent selon les régions, en fonction des rencontres et opportunités qui se sont présentées localement, on peut notamment citer comme interlocuteurs clés les Régions, OPCO, CREFOP, DREETS, Carif-Oref, missions locales, l’Agefiph, l’APEC, les associations Transitions Pro, ou encore les organisations syndicales et patronales.

L’importance d’une bonne articulation du service Mon CEP avec France Travail a également été rappelée. L’un des objectifs de la réforme de Pôle Emploi est de fluidifier un maximum le parcours des bénéficiaires d’accompagnements publics, avec notamment un principe de « dites-le nous une fois » : en effet, fournir les mêmes informations et parler de son parcours à différents interlocuteurs peut être décourageant et empêcher certains bénéficiaires d’aller au bout de leurs projets.

Enfin, les entreprises constituent un autre levier d’action intéressant pour développer le recours au CEP. Aujourd’hui, peu d’entreprises promeuvent le dispositif auprès de leurs équipes, frileuses de perdre des salariés dans un contexte de fortes tensions sur le marché du travail.

Néanmoins, l’APEC et les OPCO notamment souhaitent aujourd’hui convaincre les entreprises de l’intérêt pour elles de s’appuyer sur ce dispositif, qui présente plusieurs avantages pour elles :

  • Complémentarité avec les plans de développement des compétences ;
  • Accompagnement du dialogue social ;
  • Renforcement de la marque employeur / démarche RSE.

 

Plusieurs entreprises qui ont fait intervenir un conseiller en évolution professionnelle auprès de leurs salariés ont ainsi témoigné lors du webinaire, expliquant que cette démarche avait été très positivement reçue par les salariés. Tous les bénéficiaires du CEP n’ont pas vocation à changer d’entreprise ou de métier ; cet accompagnement leur permet aussi de réfléchir aux évolutions et perspectives possibles dans leurs postes actuels.

D’autres perspectives de plus long terme à suivre

Déjà ambitieux, ces objectifs réaffirmés de développement et de fluidification du CEP seront à suivre en parallèle d’autres projets clés dans le domaine de l’emploi-formation, en particulier la réforme de la VAE ou encore le Passeport de compétences développé par la Caisse des Dépôts. D’autres réflexions de plus long terme investiguent la possibilité de rendre le CEP obligatoire pour certains publics et/ou de mieux le promouvoir auprès de publics aujourd’hui sous-représentés parmi les bénéficiaires (ouvriers, hommes…).

Chiffres clés :

  • 575 000 bénéficiaires depuis 2020, dont 62% de femmes et 72% d’employés
  • 92% de bénéficiaires satisfaits
  • 700 sites actifs
  • 3 bénéficiaires sur 4 employés dans des entreprises de moins de 50 salariés, issus principalement des secteurs suivants : santé, action sociale, commerce, industrie manufacturière

 

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